Le Conseil a adopté aujourd'hui son orientation générale sur un règlement du Conseil qui réforme le mécanisme d'évaluation et de contrôle de Schengen. Ce règlement vise à contribuer à rendre l'espace Schengen plus adaptable face aux défis actuels et à venir. Le mécanisme d'évaluation et de contrôle prévoit des évaluations objectives et impartiales permettant de détecter rapidement les manquements dans l'application des règles de Schengen et de veiller à ce qu'il soit rapidement remédié à ces manquements. Il jette en outre les bases d'un dialogue sur le fonctionnement de l'espace Schengen dans son ensemble. "Dans l'espace Schengen, la confiance mutuelle entre les États membres dans la mise en œuvre des règles existantes est capitale. Le nouveau mécanisme de contrôle jouera un rôle essentiel pour y parvenir en accélérant et simplifiant les procédures d'évaluation, et en renforçant notre pilotage politique et opérationnel" Gérald Darmanin, ministre français de l'intérieur Orientation stratégique du mécanismeLa Commission établira des programmes d'évaluation pluriannuels couvrant une période de sept ans et identifiant, selon qu'il y a lieu, les domaines prioritaires spécifiques qui doivent faire l'objet d'évaluations périodiques. En vertu des nouvelles règles, les évaluations inopinées et les évaluations thématiques seront mieux ciblées. En particulier, la Commission peut organiser des évaluations inopinées portant sur l'application de l'acquis de Schengen aux frontières intérieures et sur des problèmes nouveaux ou systémiques susceptibles d'avoir une incidence négative importante, ou lorsqu'un État membre manque gravement à ses obligations, y compris en raison de violations graves des droits fondamentaux. Compte tenu du rôle croissant que jouent les agences de l'UE dans la mise en œuvre de l'acquis de Schengen, le règlement permettra d'évaluer les activités des agences de l'UE ainsi que des entités privées dans la mesure où elles exercent des fonctions pour le compte des États membres afin de contribuer à l'application opérationnelle des dispositions de l'acquis de Schengen. Procédures d'évaluation et de contrôle simplifiées et accéléréesLes rapports et les recommandations, qui constituaient auparavant deux étapes distinctes du processus d'évaluation, seront fusionnés en un document unique et adoptés simultanément pour les évaluations périodiques. En outre, un mécanisme graduel est prévu en cas d'absence de progrès. Une procédure accélérée sera mise en place afin de constater un manquement grave et d'y remédier. La Commission informera directement l'État membre concerné lorsque de tels manquements sont constatés au cours de l'évaluation. Si les manquements constituent une menace grave pour l'ordre public ou la sécurité intérieure, le Parlement et le Conseil en seront également informés immédiatement. Les délais prévus ensuite pour la présentation du rapport d'évaluation, l'adoption des recommandations et la mise en œuvre des mesures correctives sont considérablement raccourcis. Participation de tous les acteurs concernésLa Commission et les États membres constituent chaque année une réserve d'experts nationaux disponibles pour effectuer les évaluations. La coopération avec les agences compétentes de l'UE sera également renforcée. En particulier, Frontex et Europol apporteront une expertise, des analyses et des rapports. La Commission recourra en outre aux résultats des activités de contrôle existantes et en particulier à l'évaluation de la vulnérabilité. Renforcement du rôle du ConseilLe Conseil exercera son rôle politique en ce qui concerne la gouvernance de l'espace Schengen en examinant les rapports annuels sur les évaluations présentés par la Commission et en consacrant des discussions politiques à la mise en œuvre effective de l'acquis de Schengen ainsi qu'au bon fonctionnement de l'espace sans contrôles aux frontières intérieures. Les rapports d'évaluation, y compris les recommandations, seront adoptés par la Commission pour les évaluations périodiques. Cependant, le Conseil adoptera des recommandations en cas de manquements graves, lorsqu'il s'agit des toutes premières évaluations ou d'évaluations thématiques, et lorsque l'État membre évalué conteste le rapport de manière substantielle. Prochaines étapesLe Conseil a décidé, sur une base volontaire, de consulter le Parlement européen sur la proposition de règlement et attendra que celui-ci rende son avis avant de procéder à l'adoption définitive du règlement. |