Bonjour à chacune et à chacun d'entre vous. C'est toujours un plaisir de vous retrouver si nombreux et en personne pour une conférence de presse. Avant de commencer le compte rendu de notre Conseil européen, je souhaiterais naturellement commencer par remercier très chaleureusement la présidence suédoise, par l'intermédiaire du Premier ministre, pour une implication extrêmement méthodique, extrêmement active, extrêmement sérieuse, pour saluer la parfaite coopération entre nous. Et vous verrez, dans le cadre de la présentation que – j'en suis sûr – Ulf (Kristersson) fera dans quelques instants, que les résultats engrangés sont impressionnants, que les pas en avant réalisés sont extrêmement importants, dans un contexte, on le sait bien, qui est un contexte difficile sur le plan géopolitique. Unité – unité pour soutenir l'Ukraine, on va y revenir. Capacité et volonté d'avancer aussi sur des sujets qui touchent à la transformation de notre modèle économique, en prenant en considération les transitions numériques, les transitions climatiques auxquels nous sommes confrontés et pour lesquels Commission, présidence tournante et Parlement européen ont été pleinement mobilisés. Donc bravo, très cher Ulf, pour ce succès et bravo pour cette parfaite coordination. Je reviens maintenant aux quelques points du Conseil européen. L'agenda était un agenda lourd en termes de contenu, dans un contexte qui est difficile. Je vais tenter de me concentrer sur les points qui me semblent essentiels. Premier point: la guerre en Ukraine. Nous sommes unis et nous sommes tenaces, c'est le message que nous adressons. Une fois encore, Volodymyr Zelensky a pu participer à nos travaux en nous informant du dernier état des lieux en termes de situation en Ukraine. Et nous voyons le contraste saisissant entre une position très soudée au départ de l'Union européenne avec, au vu des développements du week-end passé en Russie, des fractures, des divisions, des fragilités. C'est un contraste que je veux mettre en évidence. Unité européenne, pas en avant supplémentaires sur le plan politique pour nous engager vers du financement durable, des capacités financières qui doivent être mobilisées, volonté de continuer à mobiliser des capacités militaires au travers du soutien directement porté à l'Ukraine. Je voudrais mentionner rapidement quatre points qui ont fait l'objet de nos échanges s'agissant de l'Ukraine. - D'une part, les avoirs gelés. Vous savez que nous continuons à penser que l'on doit mobiliser des efforts, avec nos partenaires, pour faire en sorte que les avoirs gelés puissent être mobilisés au service des Ukrainiens, au service de l'avenir de l'Ukraine.
- Nous pensons – deuxième point – que la justice et l'obligation de rendre des comptes doivent être un sujet et nous continuons à progresser en Européens, mais également avec nos partenaires sur ce sujet-là.
- Troisième point: les garanties de sécurité. C'est évidemment un sujet essentiel et le message que nous donnons, c'est la détermination de l'Union européenne à être pleinement partie prenante à ce débat-là. Et cela, a fortiori, à deux semaines d'un sommet de l'OTAN à Vilnius. Beaucoup d'États membres de l'Union européenne, pas tous, mais beaucoup, sont membres de l'OTAN.
- Quatrième point: au vu des récents développements, la Biélorussie doit faire l'objet d'une attention particulière. J'ai pu rencontrer, la veille du Conseil européen, l'opposante Tikhanovskaïa, avec laquelle j'ai pu avoir un échange de vues. Et plusieurs États membres ont mis en évidence l'importance de suivre de près les développements, dans les prochains jours et les prochaines semaines, au départ de la Biélorussie. Donc voilà pour ce qui concerne la guerre en Ukraine.
Deuxième point: sécurité et défense. Et vous vous souvenez que, à Versailles, il y a un peu plus d'un an, nous avons – les chefs d'État et de gouvernement ensemble – défini le cadre du travail pour renforcer la sécurité et la défense au départ de l'Union européenne. Cela touche à une stratégie industrielle et cela touche à la capacité de production. Et il est certain que les circonstances nous ont amenés très certainement à accélérer le processus sur ce sujet. Je ne dois pas vous rappeler que, quelques heures seulement après le déclenchement de l'invasion totale de l'Ukraine par la Russie, c'est l'Union européenne qui a pris la décision, sous la houlette du haut représentant, de mobiliser des armements et des moyens militaires létaux, ce qui est un tournant dans le projet de l'Union européenne puisque cet acte – je le dis encore une fois – probablement est la naissance réelle de la défense européenne, est un pas en avant dans cette direction. Il était donc très utile d'avoir avec nous hier le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, afin de bien identifier ce partenariat entre l'OTAN et l'Union européenne, partenariat qui s'inscrit dans la mise en œuvre de cette déclaration qui a été confirmée il y a quelques mois et qui s'inscrit aussi, par exemple, dans le cadre de la task force mise en œuvre avec la Commission européenne et l'OTAN concernant les infrastructures critiques. Cela montre que de façon opérationnelle, de plus en plus concrète, on donne du contenu dans cette capacité de complémentarité entre l'OTAN et l'Union européenne. J'en viens maintenant à un troisième thème, le thème des migrations. Sur ce thème, je souhaiterais indiquer que, depuis le mois de février, et nos conclusions du Conseil européen du mois de février, beaucoup de progrès ont été engrangés avec une volonté d'agir au départ du Conseil européen de la manière la plus opérationnelle possible, avec une interaction entre le Conseil, la présidence tournante qui a régulièrement fait des rapports sur l'état d'avancement et la Commission qui apporte également sa pierre à l'édifice et avec des conclusions sur la dimension extérieure des migrations qui en réalité étaient soutenues par vingt-cinq pays sur les vingt-sept. Raison pour laquelle nous n'avons pas de conclusions du Conseil européen mais des conclusions du président du Conseil européen. Vous voyez la nuance. Elles ont été communiquées il y a quelques instants. Vous avez pu, j'en suis sûr, en prendre connaissance. Et le raisonnement est assez simple. Il y a un soutien de vingt-cinq pays sur les conclusions telles qu'elles avaient été préparées. Il y a eu un amendement qui a été intégré simplement pour renforcer le soutien pour les pays qui accueillent des réfugiés ukrainiens, c'est un élément. Et il y a deux États membres, la Pologne et la Hongrie, qui ont considéré que, en raison du pacte migratoire, non seulement le contenu du pacte migratoire, mais également le processus de décision, la majorité qualifiée, ces deux pays ont considéré qu'ils n'étaient pas en mesure de valider les conclusions, ce qui explique pour quelles raisons nous avons abouti à cette solution: le recours à des conclusions du président. Je veux vraiment éclairer le débat, en indiquant que sur la dimension extérieure de l'Union européenne il y a un très fort soutien pour cette approche pratique, volontariste qui nous permet d'engranger des progrès. Vous savez que, par exemple, avec Ursula, Mark Rutte et Giorgia Meloni un travail est fait avec un pays comme la Tunisie pour envisager une coopération large sur les différents thèmes pour lesquels nous pouvons développer un certain nombre d'initiatives. C'est une manière d'agir qui doit nous permettre de travailler afin de réduire les flux de migration illégale, qui doit nous permettre d'agir afin d'être en situation de contrôle sur ce défi qui est un défi difficile, on le sait bien – difficile sur le plan opérationnel et sur le plan politique, et qui touche à la migration. Et certainement les événements tragiques auxquels on est régulièrement confrontés, récemment encore en Méditerranée, doivent amener le Conseil européen à rester très engagé sur ce sujet et à un rythme régulier nous reviendrons sur ces sujets pour assumer nos responsabilités. Enfin, autre sujet, voyez que l'agenda était un agenda lourd, avec beaucoup de sujets importants, la relation à la Chine. At the end of last year, we had a strategic debate on our relationship with China. Now it was important for all of us to work together to express a united position on China. In my opinion, it was very significant that we very quickly agreed on the text in the conclusions, as this shows a clear European unity on China. It is a unity we share with our likeminded partners. We have worked with our allies and likeminded partners in this regard. As you know, a few weeks ago, Ursula and I represented the European Union at the G7 meetings in Hiroshima. There are three important points. First, reciprocity. We need to rebalance our economic relationship with China and reciprocity is key. We need to address our critical vulnerabilities and ensure that we defend our interests in relation to supply chains, for instance. Second, human rights, democratic values and fundamental principles. We succeeded in relaunching the Human Rights Dialogue with China, which is an important step. We identified the need to make headway and to address those fundamental principles and values. And third, global challenges – like health, climate change and security. We need to engage with China on all these questions. In view of Russia's war of aggression, we need to do everything we can to persuade China to defend the U.N. Charter, and to defend the territorial integrity and sovereignty of Ukraine. Our political dialogue with the Chinese authorities is therefore vital. Lastly, a word on the state of the economy. Our influence depends on our ability to develop our key strengths, defend our interests and protect our core values. Our strengths include the internal market and competitiveness. This is why the member states stress the need for a high level group to identify the additional steps required to further develop the single market and to consolidate our economic base. Following the Commission communication, we also discussed economic security, as we did with our likeminded partners at the G7 in Hiroshima. We believe there is an interest in making progress in this area and in ensuring that we do not lose key aspects. These include an open economy along with the principles that, in the past, underpinned the development of a very strong economic model, in the interest of the European Union's citizens. This is a first step, but it is not the last time that we will discuss this issue of economic security. I will stop here. Again, dear Ulf (Kristersson), thank you. Ursula (von der Leyen), thank you for the good preparation of this meeting. Je conclus en disant que, une fois encore, on a pu donner un message d'unité sur des points centraux et le Conseil européen aura l'occasion de revenir régulièrement sur tous ces sujets dans les prochaines semaines et dans les prochains mois. |